La pollution de l’air reste un problème alarmant, qui touche pratiquement tous les habitants de la planète. Des rapports récents, notamment ceux de la Banque mondiale, ont mis en évidence la triste réalité : pas loin de 100 % de la population mondiale respire un air qui ne répond pas aux normes de sécurité. Si l’on traduit l’impact en termes économiques, le coût infligé à la santé par l’air pollué est estimé à 8 000 milliards d’euros par an.
Les répercussions sur la longévité et le bien-être de l’homme sont profondes. La pollution atmosphérique est la quatrième cause de décès à l’échelle mondiale, avec environ 6,5 millions de vies perdues trop tôt à cause de minuscules particules invisibles connues sous le nom de PM2,5. Ces particules, suffisamment petites pour n’être vues qu’au microscope, contournent les défenses de l’organisme et s’incrustent profondément dans les poumons, ce qui constitue un grave danger pour la santé à long terme.
Sommaire
Le fardeau disproportionné de l’air pollué
Toutes les sociétés ne subissent pas le poids de la pollution atmosphérique de la même manière. Ses conséquences les plus meurtrières se manifestent principalement dans les régions à faible développement économique, où elle constitue un risque sanitaire majeur. L’impact est dévastateur : il entrave les perspectives d’éducation des enfants et freine la productivité des adultes qui travaillent, enracinant ainsi la pauvreté. Les pays d’Asie du Sud Est, ainsi que les régions d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient connaissent des niveaux de PM2,5 supérieurs à ceux de l’Amérique du Nord, la Chine et l’Inde représentant à elles seules plus de la moitié des décès liés à la pollution de l’air.
La pléthore de problèmes de santé engendrés par des environnements très pollués comprend des troubles cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux, des cancers du poumon et des maladies respiratoires telles que la broncho-pneumopathie chronique obstructive ou l’asthme. En outre, il a été prouvé que l’exposition à la pollution atmosphérique avait des effets néfastes sur l’accouchement et le développement neurologique.
Le poids économique d’une mauvaise qualité de l’air
Les implications financières sont considérables : au coût humain de la mortalité prématurée s’ajoutent l’augmentation des dépenses médicales et la diminution du potentiel de gain. Pour les nations déjà confrontées à des obstacles économiques, l’air contaminé représente un formidable obstacle au progrès et au développement. Non seulement les maladies dues à la pollution entraînent des journées de travail manquées et réduisent l’efficacité de la main-d’œuvre, mais elles nuisent également à l’attractivité et à la compétitivité d’une ville ou d’un pays. Les zones urbaines dont les normes de qualité de l’air sont compromises et ont souvent du mal à retenir les travailleurs qualifiés, ce qui exacerbe les inégalités, car les travailleurs moins qualifiés qui n’ont pas le luxe de la mobilité restent dans des zones qui compromettent leur santé – un cycle préjudiciable qui affecte à la fois les moyens de subsistance individuels et la vitalité économique au sens large.
Stratégies d’amélioration de la qualité de l’air dans les régions en développement
Malgré ces défis, des efforts et des stratégies ont été identifiés qui pourraient permettre de réaliser de réels progrès, en particulier dans les régions les plus durement touchées par la pollution. Pour catalyser le changement, il est essentiel de promouvoir un état d’esprit qui reconnaît que la pollution de l’air dépasse les frontières urbaines et qu’il faut s’intéresser aux composants les plus nocifs des PM2,5.
Parallèlement, il convient de déployer des efforts concertés pour aligner la lutte contre la pollution atmosphérique sur les stratégies d’atténuation du changement climatique. En ciblant les polluants climatiques à courte durée de vie (SLCP), il est possible d’obtenir des avantages immédiats pour la santé et de réduire les principaux facteurs de réchauffement de la planète.
Mettre l’accent sur l’information et les solutions technologiques
L’amélioration de la qualité de l’air passe notamment par un meilleur accès à des informations précises et en temps réel sur les conditions atmosphériques locales. Le déploiement de capteurs et l’analyse de leurs données peuvent fournir aux communautés les données dont elles ont tant besoin pour naviguer et s’attaquer aux problèmes de qualité de l’air à un niveau granulaire et hyperlocal.
Tout en reconnaissant que la lutte contre la pollution atmosphérique nécessitera des investissements considérables, il est essentiel de reconnaître que les mesures proactives mises en place aujourd’hui jetteront les bases de sociétés plus saines et plus résistantes aux effets du changement climatique. En donnant la priorité à ces initiatives, les nations peuvent se frayer un chemin vers une durabilité et un bien-être durables pour les générations futures.
